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Ma césarienne de rêve

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Le titre est bien pesé. Ce n’est pas la césarienne de mes rêves mais bien ma césarienne de rêve car je n’aurais jamais pu imaginer que cette quatrième  opération-naissance se déroulât aussi formidablement.

Tout comme ma dernière grossesse s’est passée de façon diamétralement opposée aux précédentes, mon accouchement m’a agréablement surprise voire stupéfaite, moi qui avais à son sujet et à ses suites beaucoup d’appréhension.

J’avais du mal à mesurer que le jour J soit le plus beau jour dans la vie d’une femme, maintenant je le comprends pleinement, son souvenir me laisse en bouche un goût sucré, un ersatz de bonbon au miel réconfortant, une coulée de sirop symbolisant mon chemin vers une certaine révélation de la maternité.

J’ai fait un long chemin de dix sept années, parfois difficiles et tristes, souvent simples et gaies mais il me manquait le point final à mon accomplissement. G.I. Jane, petit bout volontaire, force vitale extraordinaire, est, plutôt sera, ce point final.

L’amour m’a dépassée. Mon corps s’est surpassé.

En premier lieu, je pense avoir très bien fait de rédiger un projet de naissance.
Lors d’une césarienne et au cours de son hospitalisation on est si vulnérable et dépendante qu’il est important de bien formaliser ses souhaits en amont, d’autant que certains petits détails peuvent ulcérer en cas de perte totale d’autonomie.
Par exemple une perfusion positionnée dans l’avant-bras au lieu du poignet et bien cela change tout ! (ça, ce nétait pas du tout prévu dans mon projet mais j’ai grandement apprécié !)
J’ai eu la chance que ce projet soit très bien accepté par ma chirurgienne et respecté. Tous les points avaient été discutés ensemble lors des consultations dans de véritables échanges et j’ai ensuite formalisé par écrit ce dont nous étions convenues. Rien de farfelu et aucune décision prise unilatéralement.
Ce projet m’a aussi permis de me préparer mentalement à la naissance – angoissante pour moi – de mon enfant. Ceci dit, le report de ladite césarienne pour cause de grippe paternelle m’a fait prendre conscience qu’un projet reste un projet, c’est-à-dire une possibilité de.

En second lieu, l’intervention a été réalisée avec brio.
L’anesthésiste a procédé à une rachianesthésie pour laquelle je n’ai pas eu les désagréments associés à celle réalisée pour le Petit Poilu, à savoir sensation de l’aiguille s’enfonçant dans les vertèbres, décharges électriques dans la jambe au moment de la piqûre, chute de tension avec bradycardie (avec impression de mort imminente très désagréable). Les jours suivants, je n’ai pas ressenti de douleur au point de ponction.
En revanche, je fais toujours une réaction à la morphine sous forme de morpions déambulant sur tout mon corps pendant vingt-quatre heures bien tapées.
La chirurgienne a été très douce dans ses gestes pour dégager le bébé et n’a pas brûlé de chair (utilisation d’une technique parallèle) donc il n’y a pas eu cette odeur épouvantable de cochon grillé pendant et après l’opération. L’ensemble de l’équipe a été prévenant et professionnel.
Le fait d’assister avec mon Légionnaire à la sortie de G.I. Jane de mon ventre reste un moment absolument unique et fabuleux. Un simple drap baissé m’a permis de découvrir mon enfant en direct, de le reconnaître de suite, de l’accompagner lors de son premier souffle.
C’était une telle émotion !
Après, le père a fait un malaise en emmenant sa fille pour les premiers soins mais ceci est une autre histoire… (Légio, il m’aura tout fait)

En troisième lieu, pour la première fois, j’ai pu bénéficier de la présence de Légio quasiment en continue et surtout la nuit.
Cela m’a évité la fatigue, des gestes inutiles qui auraient trop sollicité mes abdominaux, le petit coup de blues du soir, de laisser ma fille aux bons soins d’étrangers.
On a pu se gérer complètement et c’était très plaisant pour nous comme pour le personnel soignant (débordé avec les accouchements en nombre avec la pleine lune).
Je sais à quel point il a été mon héros du quotidien. Je lui suis infiniment reconnaissante ainsi qu’à ma belle-mère d’avoir tout mis en oeuvre pour alléger mon séjour à la maternité.

Ces trois points m’ont sans doute permis de perdre vingt ans en vingt heures alors que j’en prenais vingt à chaque fois pour mes précédents accouchements.
Je n’étais pas fatiguée, dès le lendemain j’ai pu me lever sept fois, le surlendemain j’étais déjà sous la douche, toutefois pas en talons à un conseil des ministres (j’ai pas eu la golden césa de Rachida…). Je n’ai pas souffert de douleurs post-opératoires, je n’ai quasiment pas connu de tranchées. Je n’ai presque pas saigné. Ma montée de lait a été parfaite (timing respecté malgré une micro G.I. Jane en hypoglycémie trop faible pour téter et aucun engorgement). Je suis réconciliée avec ma cicatrice et je peux même avouer qu’elle me rend fière (si !) ; je me suis très rapidement réapproprié mon ventre en le pansant, le massant. J’ai aussi dégonflé comme un ballon de baudruche.
Comme quoi l’âge…

Alors, même si on a échappé à la catastrophe parce que mon utérus tricicatriciel n’en pouvait plus, même s’il y a des risques pour une grossesse tardive (de ne pas tomber enceinte, de faire une fausse-couche, du diabète, de l’hypertension, d’avoir un enfant trisomique…), même si ce bébé n’était pas désiré à la base, j’aimerais apporter une lueur d’espoir aux vioques, aux zézettes et futures zézettes balafrées, à celles qui doutent en ce qui concerne la maternité, leur maternité etc.
J’aimerais leur laisser un témoignage positif.
J’adore dire également quand tout va extrêmement bien (sans travestir la réalité) mais c’est hélas chose rare.
Dans la vie il n’y a pas de fatalité et même, des fois, c’est super chouette.

Edit : Si je veux être tout à fait honnête, je dois reconnaître qu’au vu de l’activité multipliée par trois en salles de naissance ce jour-là, les sages-femmes n’étaient pas disponibles et j’ai attendu plus de deux heures en salle de réveil avant de revoir ma fille. C’est le seul bémol que j’ai presque déjà oublié. 😉

J’attendais la neige…

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J’attendais impatiemment la neige pour mon bébé nouveau, j’attendais désespérément la neige dans mon pays chaud. J’attendais la neige et elle est venue, la neige, au tout petit matin, pour la fille de l’hiver, la petite fille qui devrait clore, demain, les quatre saisons de ma vie.

Eh oui, encore là…

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« Et si papa rentre à la maison, c’est qui qui va te garder ? », m’a dit le Petit Poilu tout tremblant, ce matin.

Personne. Parce que moi aussi je suis rentrée à la maison…

Papa avait plus de 39 de fièvre depuis dimanche. Maman a pleuré cette nuit, fort. Papaïtou.

« Ok pour mercredi . » a tranché à 8h15, souriante et compatissante, la chirurgienne après un « Comment ça va ? » et un « Vous devez être contrariée, non ? », de circonstance.

Papa, faut que tu sois guéri mercredi, que tu puisses prendre G.I. Jane dans tes bras quand les miens seront immobiles, que tu puisses l’embrasser, que tu veilles sur nous la nuit et cerise sur le gâteau, que tu sois là comme prévu pour l’accouchement. Même si un projet de naissance restera toujours une naissance sûre mais un projet incertain, jusqu’au bout.

PS : Merci à tous pour vos gentils mots depuis vendredi.

Je solde tout.

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Entrez, entrez. Madame ! Monsieur !
Entrez, entrez, je solde tout.
Je solde tout, avant l’enfantement. Je solde pour laisser derrière moi. Je solde pour avancer. Je solde ; je dois tout solder.
Plongez la tête dans ces cartons, regardez, regardez. Plongez la tête dans ces cartons, soyez émus par ce que vous trouverez.

A ma gauche, dans cet emballage ordinaire, je fais 90%. 90%, vous avez bien entendu. Penchez-vous en avant, vous y verrez mes rancoeurs. Dépêchez-vous, il y en a peu. Prenez les plus anciennes, celles dont l’addition a été lourdement payée, laissez éventuellement celles qui rappelleront que je suis humaine. Fouillez, fouillez, certaines sont bien cachées.

Je solde tout.

Plus au centre, dans ce papier encore humide, je fais 50%. 50%, parfaitement. Prenez des gants pour ne pas vous mouiller. Vous y attraperez mes deuils, des deuils qui naissent ou refont surface durant mes grossesses. Le deuil d’être une petite fille, le deuil d’avoir une mère parfaite, le deuil de mon beau-père, le deuil de ma grand-mère, le deuil de la maternité… Laissez-vous toucher par les mémoires qu’ils renferment. Si je fais 50%, c’est pour taire la douleur mais ne pas oublier.

Je solde tout.

Complètement au milieu, dans cet impressionnant empaquetage cadenassé, je fais 25%. 25%, ne pas négocier. On ne marchande pas avec les gros dossiers. Des chemises intimes du passé, dépassées, qui se consument lentement dans le présent parce qu’elles ne pourront jamais brûler complètement. Ce sont des trésors d’expérience pour qui sait finement les observer.

Je solde tout.

A ma droite, dans ce colis multicolore, je fais 10%. Je fais 10% et il faut prendre le lot. Pour si peu de rabais, je rembourse sans discuter. Prenez-le le prochain week-end, vous aurez tout le loisir de le pratiquer. Vous comprendrez qu’il contient trois roses, qu’il faut les apprivoiser, que leurs épines sont aiguisées, que leurs pétales sont frêles et fragilisées, qu’il faut mieux me les ramener, la vie de la vie des autres ne peut être la vôtre.

Je solde tout.

Tout au fond, dans ce coin reculé que nous n’aviez pas remarqué, je fais 100%. Je vous ai gardé le meilleur pour la fin, dans ce si petit carton, pas plus épais qu’une âme naissante. 100% de remise, carrément. Je partage avec vous gratuitement cette joie immense, cette joie plus forte que la peur. Emparez-vous-en, un morceau chacun, serrez-le contre votre coeur, pour lui donner du baume, pour le faire battre plus fort, à l’unisson avec le mien. Et en échange, Madame, Monsieur, ayez pour moi une pensée lundi quand j’accoucherai ; après avoir tout soldé.

Etre enceinte après quarante ans

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INFORMATIONS PREALABLES ESSENTIELLES

Info n°1 : Je suis dans ma quarante-deuxième année et je suis enceinte de 8 mois.

Info n° 2 : J’attends mon 4ème du même père.

Info n°3 : C’est un bébé surprise.

Info n°4 : Ma première et ma dernière auront presque 17 ans d’écart.

Info n°5 : Je signe pour une 4ème césarienne.

En préambule, je tiens à remercier Tena, mon sponsor non officiel ainsi que, sur un autre plan, les stars (Madonna en premier lieu car j’ai toujours été fan) ayant ouvert une voie vers une meilleure acceptation des maternités tardives.

***

Ca fait longtemps que ce billet me trottait dans la tête mais j’ai préféré attendre d’arriver au bout de ma grossesse. Effectivement, j’accouche dans cinq jours (et une brouette d’heures).
Quand j’ai appris le 26 juin 2014 (jour exact du terme de Mademoiselle Commandante) que j’étais enceinte, je suis tombée de pas très haut, du trône fraîcheur Airwick, mais je suis tombée quand même. Je n’avais même pas souvenir d’avoir eu une relation dans le mois, et par conséquent encore moins que le plastique à bite avait fait défaut. Ca a été un choc. Evidemment, ce n’est pas fleur bleue dit comme ça car ça ne l’est pas et ça sonne bien cru car ça l’est. Soit je dis la réalité, soit je la tais. Je n’allais pas emprunter quatre chemins pour dire une vérité qui a son importance. Ne pas se souvenir d’avoir été mise en cloque, ça perturbe, style héroïne dans « Neuf mois ferme ».
De plus, complètement décontenancée par mon âge avancé, j’ai fait des recherches Internet de toutes sortes à base des mots clefs « bébé », « quarante », « quarantaine », « grossesse », « enceinte », « vieille morue fertile ». J’avais besoin de me rassurer, de voir que je n’étais pas seule dans mon cas. C’est ce qui me décide à rédiger cet article. J’aimerais bien à mon tour faire part de mon expérience.

***

J’ai eu un mal fou à annoncer ma grossesse, à en parler. J’avais envie de la garder secrète pour moi, pour nous avec mon Légionnaire. J’étais aussi gênée parce que huit jours plus tôt peut-être, j’avais crié sur tous les toits qu’il fallait être com-plè-te-ment malade pour pondre un quatrième chiard. Après Légio, j’ai mis de suite au courant mon amie, cette grande malade.
Je m’inquiétais pour mon aînée, commençais à réaliser l’engagement envers un enfant, à réaliser qu’il fallait assurer sur certains points, notamment financièrement. Et même si j’avais toujours fait le maximum pour gagner le minimum, l’argent m’important peu, il faudrait payer, bientôt, très bientôt.
Puis trente-cinq ans d’élevage de mioches, allais-je m’en remettre ?!
Les garçons m’avaient épuisée, la reprise d’un travail à plein temps avant la fin de la première année du Petit Poilu associée à un déménagement en ville avait été particulièrement éprouvante. J’en avais marre des culs à torcher, des bagarres à gérer, de devoir être disponible dans la seconde après avoir été sollicitée toute la journée au boulot. Entre autres.
Elle était devenue bizarre ma vie, faite davantage de contraintes que de plaisirs, davantage de désillusions que d’espoirs. Lourde, pesante était ma vie.
Elle ne s’est pas allégée avec une nouvelle recrue dans le ventre, ma vie ; l’enfant-embryon a apporté une autre perspective, un renouveau, un possible. C’était ça la vie !

***

A plus de quarante ans, avec déjà trois enfants et un caractère bien trempé, les autres réagissent différemment qu’avec une primipare le lait lui sortant des narines en appuyant dessus et qui accessoirement a peu de risques de trisomie 21 et moins de prédispositions à faire du diabète, de l’hypertension etc.
Les félicitations sont modérées quand ton annonce ne fait pas place à un grand blanc, on ne te donne plus de conseils, on s’aventure rarement à peloter ton abdomen, tu ne subis pas d’interrogatoire. Ca a un côté bénéfique et pourtant c’est comme si ton petit n’était pas reconnu, attendu.
J’en suis venue à regretter les remarques indélicates quoique bienveillantes de mes vingt-quatre printemps. Les gens ne nous veulent pas du mal ; ils sont maladroits… Finalement, ils sont touchants et ce sont les premiers à donner un espace dans notre monde à l’enfant à venir. Ils prennent un peu de lui, cet enfant appartenant plus à son époque qu’à sa mère.

Toutefois, j’ai été surprise, sans doute grâce à un entourage un peu bobo dont quelques copines ayant enfanté sur le tard, que l’on ne soulève pas l’histoire de mon âge (cela dit, c’était sans compter sur ma mère) et tout ce qui va bien (ou pas) avec.
Sans pour autant me ménager particulièrement malgré mes antécédents de menace d’accouchement prématuré et le nombre d’enfants à charge, le corps médical fut moins clément, surtout avec les risques d’anomalie chromosomique. J’avais un gamin différent en puissance dans la bedaine…
Pour la première fois, j’ai accepté un tri-test (pour rassurer mes proches ; ils ne m’ont du reste jamais rien demandé à ce sujet !), qui a donné de mauvais résultats. J’ai refusé tout net l’amniocentèse, ai dû parfois me justifier. Comme j’étais au clair, j’ai pas lâché le morceau. J’ai eu droit à une jolie échographie supplémentaire à 18 SA. J’ai énormément regretté cette prise de sang qui a duré deux minutes et m’a pourrie durant de longs mois. Je ne connais pas un seul parent, capable de partir sereinement avec l’idée de la possibilité d’un handicap pour son enfant, même s’il est prêt à assumer de garder l’enfant malgré tout. On rêve tous d’un enfant qui, de prime abord, saura facilement s’insérer dans la société, qui ne souffrira jamais du regard des autres, qui ne nous donnera pas trop de fil à retordre par sa différence. C’est un leurre mais on en rêve tous, de partir avec les bonnes cartes en main qui garantiraient un avenir tracé dans l’eau douce des longs fleuves tranquilles.
Sinon ma grossesse n’a pas été trop médicalisée, du moins pas plus que pour les autres. Les examens habituels en somme.

J’ai été en pleine forme (excepté les nausées et vomissements de départ que j’ai été ravie de connaître) ! Autant mes précédentes grossesses avaient été amorcées avec un décollement de l’oeuf, me vidaient, me donnaient des contractions précoces ; j’étais sous-tension, essoufflée, anémiée, alitée… Autant pour celle-ci j’ai seulement rencontré quelques coups de pompe ponctuels.

Psychologiquement, je l’ai trouvée très rude. Très très rude. Je me suis posé des questions de jeune maman, des questionnements d’une décontractée du bulbe repentie. Et est-ce que j’allais l’aimer autant que sa fratrie ? Et est-ce que je serais une bonne mère ?
J’avais peur de cette vie naissante. J’avais peur de la mort. Peur peur peur. De ne pas savoir la protéger en mon sein, cette dernière vie en moi. La peur s’est installée petit à petit, est montée en puissance, sournoise, tapie, prête à surgir n’importe quand, n’importe où, sans atteindre le stade de la pathologie.
Elle s’est évaporée, subitement, il y a une semaine. Exceptionnellement, je regardais un film banal dans l’après-midi, allongée sur mon canapé et paf, elle s’est enfuie, sans crier gare. Adieu, l’angoisse ! Bonjour, la zénitude !

***

C’est le roman d’une femme qui est sur le point d’accoucher, qui a fait le choix définitif de ne plus avoir d’enfants en profitant de sa césarienne pour se faire ligaturer les trompes et dont le choix lui donne un sentiment de liberté incroyable.
C’est le roman d’une femme qui a été huit fois enceinte, qui aura fait quatre fausses couches et eu quatre grossesses, qui est restée avec une enfant unique pendant dix ans et qui a eu la chance d’en avoir trois autres inespérés.
C’est le roman d’une femme, d’une femme quelconque, dans une vie quelconque où tout lui paraît assez extraordinaire.

Horoscope – Lion – semaine du 26/01/15

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CLIMAT ASTRAL

Avec Vénus dans Satourne, vous réalisez qu’il va bientôt falloir envisager le grand rasage. Un voyage se prépare. Il serait peut-être temps de faire votre valise, non ?!

AMOUR

Si votre conjoint est gémeaux, il a lui aussi un déclic « Dis donc, dans sept jours, je vais être à nouveau papa, moi, hi hi hi ! » et vous traite gentiment d’ogresse (ça le fait kiffer les femmes-ogresses).
Profitez-en pour lui rappeler que vous êtes enceinte et que le bébé dans votre ventre, vous ne l’avez pas mangé, juste il vous empêche de marcher à 25 kms/heure.

TRAVAIL

Vous êtes en congé maternité (bien que vous ne bossiez plus depuis quelques mois, chomdu oblige). Vous avez pour objectif de créer un tableau Excel dans lequel vous rentrerez toutes les références des romans graphiques que vous avez lus depuis un an, soit genre 300 ou 400 titres. Ce que vous en ferez ? Les étoiles ne le disent pas mais ça a l’air important pour vous.

AMIS

Vous serez tentée de faire du chantage à vos amies à coup de « Han, j’aimerais que tu viennes avant que j’accouche ! ». Il y a fort à parier que la semaine prochaine, vous leur demanderez de passer parce que vous avez accouché.

FAMILLE

Si vous attendez votre quatrième enfant, vous percuterez qu’il serait mieux de ne pas déjà en avoir d’autres (d’enfants). Seulement, c’est pas le concept du quatrième enfant… Votre aînée de 16 ans 1/2 vous réclame des câlins, les deux cadets vous réclament des baffes. Ne cédez pas à cette dernière tentation, contentez-vous d’hurler (de toutes les façons, vous pouvez mourir dans cet immeuble, personne ne fera signe d’avoir entendu vos « JE VAIS PETER UN CABLE AVEC VOUS !!! ».

VITALITE

Désormais c’est grève tous les lundis à l’école donc il vous en faut beaucoup (beaucoup, beaucoup, beaucoup). Prenez du café serré le matin et des tisanes mélisse / fleur d’oranger le soir. Réfléchissez bien avant de confirmer votre sortie anticipée de l’Hôtel Mater 4*.

Tout au bord

P1060111-001 De voir ton visage, de sentir ta peau. As-tu quelques cheveux ? Sont-ils blonds ? Sont-ils bruns ? As-tu une tache ? Deux taches ? Crèmes ? Marrons ? Violines ? Auras-tu le timbre d’un chaton ? Comment t’iront le rose, le blanc au teint ?

De prononcer ton prénom, de le pleurer dans ma gorge. Ta main sera-t-elle fripée ? Ton cou plissé ? Ton pied rond ? Ouvriras-tu les yeux ? Ton regard sera-t-il frêle et encore éteint ?

De penser à la grande, au moyen, à l’ex petit dernier, comme toi, si petits dans mes bras, si géants dans mon coeur, de m’enivrer de ta douceur, de toucher ton corps mou, de verser dans ton cou des sanglots de miel.

Je pleure petite enfant. Je pleure ma jeunesse. Je pleure ma grossesse. Je pleure de joie. Je pleure de fatigue. Tout au bord je pleure d’attendre et d’aimer.

Bierbauch

 

Ce week-end mon temps de sommeil a dû avoisiner les trente heures.

Le dimanche soir quelque chose avait poussé au dedans de mon ventre.

Ca m’a rendue un peu guillerette.

Dans trois semaines… Trois semaines !bierbauch

#JeSuisCucul

Dans 24 jours, 4ème césarienne – mon projet de naissance

Mademoiselle Commandante : Haaaan, mais tu sais pas exactement dans combien de jours tu accouches ???!!!
LMJ : Demain, je m’en occupe !

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J’ai mis le décompte en marche.

Je ne réalise toujours pas. (Genre primi la gonz’)

Je ne vais pas accoucher, on va m’accoucher.
(Mais je dis quand même que « je vais accoucher » pour faire plaisir aux gens. Dans le même style, je ne m’énerve pas quand on s’étonne qu’après trois césariennes j’en aie automatiquement une autre…)

Mon enfant va venir au monde et je vais être opérée. Ou Je vais être opérée et mon enfant va venir au monde.

Je ne vais pas découvrir son sexe comme la dernière fois ; je vais découvrir s’il est triso ou pas.

Il y a certaines réalités qui nous rattrapent.

Pour rattraper moi aussi la réalité, avoir prise sur elle, je fais des listes, je prépare ce qui peut l’être avec minutie, je consigne, j’écris mes voeux de naissance 2015.

Cette grossesse m’a rendue un peu psychopathe. Ou très pragmatique.

Edit : J’ai bien fait de rédiger ce billet, j’ai envie de chialer, moi, maintenant…

***

PROJET DE LA MERE JOIE AUTOUR DE LA NAISSANCE DE G.I. JANE

EN ACCORD AVEC LE PERE, LEGIO

Date programmée d’accouchement par césarienne : 02/02/2015

Maternité de l’Hôpital de BIG CITY

A l’attention du Dr Chirbienaimée

Madame,

J’ai eu l’occasion d’échanger avec vous, le Dr Spéculum et avec l’anesthésiste qui m’a reçue en entretien concernant mon séjour à la maternité de BIG CITY pour la future naissance de mon enfant.

Je tiens à vous remercier pour l’attention que vous, le Dr Spéculum et le Dr Grosse-aiguille avez accordée à mes diverses questions et demandes.

 Aussi, je vous fais parvenir ci-joint, comme convenu, le projet final rédigé autour de la naissance de ma fille G.I. Jane.

 Je suis consciente que les indications suivantes pourront être réalisées uniquement si cela est possible selon les circonstances ou d’un point de vue protocolaire.

 Je vous remercie encore pour votre compréhension et vous prie de bien vouloir agréer, Madame, mes salutations les plus distinguées.

 

Je souhaiterais :

 AVANT LA NAISSANCE

  • Etre admise à la maternité le matin-même de la césarienne et non la veille au soir (vu avec le Dr Grosse-Aiguille, qui le jour de la consultation pour l’anesthésie, y était favorable).

 

PENDANT LA NAISSANCE

  • La présence du père lors de l’intervention.
  • Que mes bras ne soient pas attachés ou du moins que l’on me les détache pour pouvoir serrer mon enfant dans mes bras au moment de la présentation.
  • Que le champ opératoire soit baissé au moment de la naissance.
  • Que le père puisse couper le cordon (non encore évoqué en entretien).
  • Que mon enfant soit ensuite posé sur ma poitrine et qu’on nous laisse nous reconnaître quelques instants.
  • Que le père accompagne l’équipe pour les premiers soins au bébé puis fasse avec lui du peau à peau.
  • Avoir une stérilisation tubaire sans clips.
  • Etre surveillée après l’opération de préférence en salle d’accouchement plutôt qu’en salle de réveil.
  • Allaiter à la demande mon enfant avec une mise au sein en peau à peau le plus rapidement possible après la naissance.

APRES LA NAISSANCE

  • La présence du père auprès de moi la nuit pendant le séjour et donc la mise en place d’un lit supplémentaire dans la chambre. Je me permets d’insister sur le fait que cette disposition est très importante pour moi..
  • Que le père puisse participer aux soins du bébé voire les gérer rapidement de façon autonome.
  • Pouvoir sortir de façon anticipée et être suivie ensuite à domicile par une sage-femme libérale.

Fait à Big City, le 5 janvier 2014

La Mère Joie

8ème mois de grossesse

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(LMJ enceinte de 4 mois 1/2)

Vous

  • Votre ventre commence à se voir, il serait temps qu’à moins d’un mois de votre accouchement vous ayez cessé votre déni de grossesse et que vous en informiez franchement la pâtissière au lieu de lui expliquer que les fruits confits de sa galette vous filent de l’aérophagie (du reste, pourquoi faut-il quémander sa couronne maintenant ?).
    Rappelez-vous que les autres ont pour fonction d’accueillir déjà votre bébé au monde, même au monde de la Ronde des pains.
  • C’est le moment de finaliser votre projet de naissance dans lequel vous souhaitez éviter les bras en croix lors de votre césarienne. Vous n’êtes pas le Christ, bon sang (de bonsoir) !
  • C’est le moment de dire à vos garçons de cesser des simulations d’accouchement : Nounours tête en bas sous le tish, « Ze vais chercher la grosse aiguille pour faire la piqûre ! » de l’accoucheur, « Han han » (l’accouché pousse) et hop, petit ours naît vert et poilu. L’accoucheur / sage-femme de 3 ans 3/4 qui n’a jamais eu dans la bouche de silicone ou de caoutchouc de sa vie s’écrit alors « Il a faim, il faut le biberon !!! » (vous lui collez une claque).
    Gémis from the bloc le 2, ce sera vous.
  • Vous ressentez le RPP de fin de grossesse habituel (un peu de Rots, beaucoup de Prouts, énormément de Pipi). Vous écrivez à Charlène et Kate avec qui vous avez des affinités en matière de déni de grossesse pour savoir si ça leur fait tout pareil. L’une vous répond « I beg your pardon, fucking frogs’ eater ?! I’m a princess, you motherfucker !!! Suck Kid-Kate », ce que l’on pourrait traduire littéralement par « Ma chère amie, la décence et la reine m’interdisent malheureusement d’accéder à votre requête. Bien à vous, K. ».

Votre bébé

  • Il pèse 1,8 kilo. Etant donné votre stature, il vous est conseillé de faire un test de maternité.
  • Il est recouvert de vernix et a maintenant des ongles (vous pouvez lui acheter plutôt du vernix rose à paillettes si c’est une fille et du vernix bleu à têtes de mort si c’est un garçon). C’est une fille donc prévoyez en plus une baguette de fée, des boucles d’oreilles en forme de coeur, du gloss et un camion de pompier (vous avez une heure pour analyser cette liste).
  • Ses poumons ne sont pas encore matures, reposez-vous ! Demandez à votre Légionnaire en plus de cuisiner, passer l’aspirateur, baigner les gosses, étendre la lessive, de vous porter dans les escaliers, de vous faire des massages de pieds, de ne vous contrarier sous aucun prétexte.
  • Son système digestif et intestinal est fragile. C’est bien fait ! Vous croyez qu’il pense au vôtre de système digestif et intestinal fragile pendant qu’il avale son urine en loucedé ?!
  • Les os de son crâne son magnifiques, son fémur est grandiose, son cervelet à croquer, vous les avez vus hier !

La date

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Elle respirera pour la première fois le 2 février 2015. « Ca ferra 02/02 :p ❤ «  a écrit Fräulein dans une lapalissade (et une orthographe de base assez personnelle) dont elle a l’art.

Moi aussi, j’ai enfin ma date. Celle à laquelle m’accrocher. Celle qui m’évitera de répondre « Fin février mais en fait début février : j’ai une césarienne » (mais pourquoi je m’oblige à leur raconter ça ?) lorsque l’on me demande exceptionnellement « C’est pour quand ? ». J’ai enfin ma date de toute jeune future maman qui croit réellement accoucher tel jour comme le médecin ou la sage-femme le lui a annoncé lors de sa première consultation prénatale. Ce n’est pas une simple prévision, c’est une échéance pour toutes les mères, cette date d’accouchement, qu’elle soit programmée ou calculée selon un nombre strict de semaines.

J’attendais cette date depuis de longs mois. Pour me projeter. Pour me préparer. Peut-être même pour respirer.

Je n’ai qu’une crainte : que celle-ci soit changée, ma date à moi, ma date à nous, ma date de ta venue dans ce monde. N’aie pas peur, petite fille, tu es la preuve-même que la vie recèle des trésors cachés, ils se révèlent parfois, à l’instar de toi, dans le fond de nos entrailles grâce à l’amour, l’optimisme et la foi.

J’aimerais garder à jamais de cette grossesse mes cheveux si brillants et épais que j’envie à moi-même, mon teint lumineux et cette sensation d’être remplie, accomplie bien que terrorisée par la responsabilité pleine et entière de mon corps envers mon bébé.

J’aimerais me souvenir que l’on ne « naît pas mère » une fois pour toute, de cette impression de découvrir encore la grossesse et la maternité et de toutes ces interrogations, ces cheminements intérieurs sans doute plus forts que pour mon aînée. Je fais aujourd’hui figure de référence pour certains mais moi je réapprends, tout est nouveau, une histoire singulière vient de commencer. Je n’ai pas l’habitude parce que j’ai déjà trois enfants, absolument pas.

Le 2 février, j’aurai une pensée particulière pour le chirurgien m’ayant accouché lors de la naissance du Grognard et du Petit Poilu, il est décédé depuis, cirrhose, foudroyante, soi-disant. J’aurai une pensée émue pour ma mère qui, si heureuse pour moi et apaisée, m’a « autorisée » à être mère une quatrième et dernière fois, à être mère une fois de plus qu’elle.

Le 2 février, j’aurai également certainement peur, très peur mais c’est ma date, notre date, ta date, la date.

 

 

7ème mois de grossesse

Il pleut dehors. J’ai mon orage en dedans.

Je regarde les gouttes s’abattre à l’horizontal sur les toits en tuiles et le sapin à l’abri, bien au chaud, couvert par ses guirlandes et ses boules blanches et rouges en feutrine. Ces dix kilos m’ont-il tant changée pour que tout soit trempé à l’intérieur quand je suis au sec dans mon salon, avec une promesse heureuse par la grossesse jolie (et pleine de douceur…) ?

J’ai envie de prévenir, « Changez de trottoir ! », « Vite souriez ! Non, ne m’adressez pas la parole ! », « Si, parlez plutôt ! », « Ne m’en veuillez pas surtout ! », « Et pour qui vous prenez-vous pour juger mes émotions ?! », « De toutes les façons, vous ne comprenez rien à rien !!! ».

Mais je n’en ai pas le temps, la bourrasque approche, en une fraction de seconde le tsunami dévaste ma bienveillance, mon empathie, mes capacités en communication ; me fait monter la vague à l’oeil et le rouge brûlant aux joues.

Si Godzilla était un monstre, moi je suis enceinte.

 

J-1 : La naissance de la Nouvelle Recrue reportée ?

Je vais essayer d’en rire en me disant que plus tard j’aurai des aventures à raconter à mes petits-enfants ou à mon chat si je n’ai pas de petits-enfants (on dirait que je serais devenue complètement folle). Je vais essayer de sécher mes larmes et d’apaiser ma colère.

Une toux. UNE PUTAIN DE TOUX qui menace la césarienne programmée demain si elle est un signe d’infection incompatible avec la rachianesthésie. UNE PUTAIN DE PUTAIN DE TOUX qui de toutes les façons va engendrer de sérieuses douleurs post-opératoires.

J’ai contacté l’hôpital pour plus d’informations et je dois être examinée impérativement par l’anesthésiste dès mon admission devant, de ce fait, avoir lieu un peu plus précocement que prévue. Je ne saurai qu’en soirée si je rencontrerai la Nouvelle Recrue ce mercredi.

Comme la cigarette c’est mauvais pour la gorge, je vais me faire un grog. Avec beaucoup de rhum dedans.

PS : Si je ne reviens pas en chouinant partout sur la toile après mon rendez-vous avec Monsieur Groçaiguille, ça signifiera que c’est ok, que juste j’aurai le sentiment tantôt d’avoir les tripes arrachées à la moindre raclure de gorge.

« Comment te sens-tu ? »

Voilà la question qui m’est posée environ cinquante-deux fois par jour (je fais style j’ai une vie sociale exciting).

J’imagine que je dois exactement demander la même chose aux mamans sur le point d’accoucher. Je suis pas une copine tellement différente des autres, si ce n’est que j’ai un nez semblable à un prépuce.

Ce point d’interrogation formulé de façon récurrente m’oblige à lever la tête et mettre en place ma dernière matière grise pour formuler autre chose qu’un « Ca va ! » spontané et de convenance. Un peu comme quand on répond « Ben où ça ? » à mon « On y va ? » et que la première phrase qui me vient ensuite délicieusement à l’esprit est « Dans ton cul, salope ! » (phrase moins de convenance en revanche, paraît-il…).

Alors, dans quel état j’erre ?

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Mort annoncée d’une Blogueuse Mode Enceinte

Chic !

Je tire ma révérence

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Ma cicatrice de zézette

Ma cicatrice de zézette va être une nouvelle fois ouverte, allongée, recousue, rougie.

Je l’aime pas ma cicatrice de zézette.

Certains, certaines voudraient peut-être que je ne m’en formalise pas du tout au nom de l’heureux évènement, comme un souvenir des plus beaux jours de ma vie (sauf qu’en aucun cas mes accouchements sont les plus beaux jours de ma vie, une date très importante simplement) ou parce qu’elle est cachée derrière un bout de tissu comme la dignité l’oblige en société.

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Un nid à la campagne – dernières news

Un petit Chaperon rouge musical (gros coup de coeur pour la collection T’es fou Louloup d’Elubo) au dessus du Zébulhamac. Et le petit coin bébé est prêt à accueillir la Nouvelle Recrue dans dix jours si je fais pas d’ici là un coup de rupture utérine (à chaque fois que je reviens d’un rendez-vous à l’hosto où – putain pourtant j’ai rien demandé – on m’explique bien tous les risques liés à un utérus bi-cicatriciel et une troisième césa, va savoir j’ai un coup de flippe…)


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Ce soir, je me coucherai à l’ouest, vers le soleil

Quinze jours avant l’échéance. Une lettre parvenue d’un ancien collègue de Beau-papa avec des photos de ce dernier, jeune comme je ne l’ai pas connu, posées sur le coin de la table par mon Légionnaire. Et le rose qui monte subitement aux joues. Et les larmes aux yeux, sans rien y comprendre. Les larmes que nous avions presque oubliées au profit de la glorieuse future naissance. Se souvenir que la vie peut pourtant s’arrêter. Brusquement. Se souvenir des morts qui ont été vivants.

Toutes mes pensées vers mes enfants. L’avenir. Elle est déjà si grande, mon aînée ! Elle va avoir treize ans !

Des choses également que j’aimerais réaliser et que je liste dans un coin de ma tête avec beaucoup de joie : apprendre le violoncelle et le portugais pour chanter la Bossa Nova, étudier jusqu’à la thèse les sciences de l’éducation ou la psychologie sociale, être bénévole dans une structure de défense des droits de l’enfant, faire ma confirmation, visiter Berlin, aller à Tokyo…

Je ne suis pas inquiète qu’elles ne soient jamais. Je ne suis pas fille à regrets. Et je suis fille qui aspire à être non à faire, encore moins à avoir.

Avant… Avant tout cela… Avant tout ce temps que je me donne pour m’accorder peut-être du temps à apprendre, découvrir, être en mouvements dans une fuite en avant pour ne pas réfléchir à l’arrière… Peut-être donc…

Je construis le nid, comblant ce petit coeur qui bat en moi avec autant d’ardeur que des petits doigts potelés contiennent de richesses. Je suis amoureuse et tout le reste m’indiffère. Je vais enfanter, pleinement heureuse, pour la troisième fois.

N’allaite pas qui veut.

Ce matin, je suis avec le Grognard dans la salle de bains, les nichons qui s’aèrent. Poitrine opulente qui impressionne le Grognard. Grognard enceint également « Moi aussi on va m’ouvrir le ventre avec un couteau pour sortir mon bébé » (et un psychopathe de plus, un !). Me mets quand même à lui expliquer l’histoire « du trou magique » (merci à celles m’ayant donné cette idée sur Facebook) mais que sa mère à lui, ben c’est une fée défectueuse et que par conséquent elle enfantera dans la douleur du scalpel. Grognard qui a besoin de se comparer et de se projeter dans un futur proche avec la Nouvelle Recrue.

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Deuxième défi de femme enceinte du mercredi : le vieux cinéma de province

(Et c’est méga nul)

Après avoir planqué ma zézette miteuse dans un slibard élimé, je déclare à la troupe que cet après-midi c’est sortie ! Mon Légionnaire a fini de poser les joints du carrelage de la chambre, je lui autorise une petite récompense, lui qui trouve que le cinéma s’est arrêté au plus tôt avec l’avènement du parlant, au plus tard avec la mort d’Orson Welles : nous irons voir Megamind à Ventou. Ohé, pour moi aussi c’est pas drôle, je préfère un bon Miyazaki, moi ! Mais on a les programmes qu’on peut un mercredi après-midi avec deux salles en fonction dans le département.

Mademoiselle Commandante a l’air plutôt jouasse.

« Hum, j’espère quand même que je vais pas…

– Que tu vas pas perdre les eaux, maman ?

– Ben non ! Que je vais pas avoir envie de pisser toutes les cinq minutes comme hier soir !

– Ben je sais pas, moi ! La dernière fois qu’on est allés au cinoche à Ventou, t’as accouché. »

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Qui ne disait mot ne consentait pas forcément

P’té on est en mars. Et j’accouche en mars !!! C’est pas génial, ça ?!

Hum, calmons-nous et reprenons notre rythme de nourrisson (une marmotte à côté de moi frôlerait l’hyperactivité)…

Dimanche 27 février 2011, que c’était pas encore le mois où j’allais accoucher… (JE VAIS BIENTOT ACCOUCHER !!!)

« Les bébés sont où ?

– Dans le ventre des mamans !

– C’est bien, Grognard. »

Enfin le Grognard admettait solennellement que seules les femmes pouvaient enfanter et je décidai, dans mon engouement, qu’il était désormais assez mûr pour avoir une explication sur l’origine de la grossesse. Histoire qu’il pense pas non plus que j’avais fait un bébé toute seule en mettant du vieux pain sur mon balcon.

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Dur, mou et dingue est le dernier cap à franchir

Hier soir j’étais en train de comater dans mon bain. Et j’ai regardé mon corps nu dans le machin rond en inox de la baignoire qui doit bien avoir un nom précis. Mais chuis pas plombier (pourtant, j’astique très bien les tuyaux) alors je vois pas pourquoi je me casserais la nénette à apprendre un vocabulaire spécifique qui me donnerait l’air de gagner deux mille euros nets par mois.  J’étais là, en tenue d’Eve, mes grosses gougouttes pendant sur mon ventre, que je savais pas si c’était elles ou ma bedaine qui cachaient mon sexe. Me suis dit : « Tiens, c’est un peu Demi Moore à oilpé dans Vanity Fair ! ». Pis en regardant de plus près mon charisme de cadavre, me suis dit : « Ah non, moi c’est Demi-Morte ! ». More demi-lunes sous les yeux, more teint de momie, more langue pâteuse après deux mimolettes.

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C’est la fin mais ça sent pas le sapin

Ca sent un petit air de nostalgie, comme un bon vieux Guichard ou un grand Jean-Luc Lahaye. Ca a aussi l’odeur de l’impatience ; la jolie fleur que j’attends ! Mon Légionnaire plante la graine et huit mois et quelques plus tard faudra que je fasse caca dans le pot…

Des sentiments contradicto-mélangés que Mademoiselle Commandante, n’en pouvant plus de modérer sa hâte « Pourvu que ce soit une fille !!! », a du mal à cerner.

« Tu verras, on passe toutes par là.. », lui dis-je dans  ma sagesse de femme qui sait tout et le montre.

Quant au Grognard, il prend son petit couteau Elmer et tente de se découper le bide pour faire sortir son bébé à lui. Donc tout va bien. Ca m’aurait inquiétée qu’il soit pas prêt à accoucher et nous prolonge sa gestation de deux / trois mois.

Tout va bien dans le camp de l’irréductible ? Pas si sûr !

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Compte à rebours

1 semaine d’école, 2 semaines de vacances, 1 semaine et deux jours d’école.

OU

10 cauchemars, 15 insomnies, 5 rêves chelous

OU

Un rendez-vous chez la sage-femme, un rendez-vous chez le gynécologue-chirurgien, un examen des urines (+ un autre rendez-vous chez la sage-femme ?)

OU

9 lavages de tête

OU

6 sorties pour faire les courses

OU

4 semaines et demie

OU

30 jours

Et encore, j’ai compté aujourd’hui !

 

Avec les enfants il y a des priorités…

Le tout, c’est de trouver les bons mots pour me convaincre.

Lundi 14 février, fête des amoureux, yeux dans les seins yeux

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Enceinte, classe et sexy

Prends un vrai trench-coat faux Burberry, des talons et un ventre rond dans la robe Christine (offerte par mamaNANA).

Laisse-toi paparazzer par ton Légionnaire comme une Blogueuse Mode de renom !






MAIS N’OUBLIE PAS TES INDISPENSABLES

CHAUSSETTES DE CONTENTION, MORDEL !!!



LMJ se rebiffe

Pendant que je sors enfin la tête de mon estomac (j’ai pu bouffer à 16h40 une patte de poulet mayo porte bonheur et ingurgiter un Schweppes Agrum’ – on dit que c’est recommandé un cas de grosses nausées – parfaitement), j’en profite pour répondre aux commentaires, tweets, messages sur Facebook, mails d’il y a trois mois écrire non pas comme prévu sur mon repas d’hier soir et comment toutes ces tables de couples dans la salle, c’était tout de même un peu risible très touchant (cela dit je ne désespère pas de peut-être y parvenir si la factrice/le VRP de Marrakech/la chatte sauvage en chaleur/la tronçonneuse de mon voisin/les pieds de la Nouvelle Recrue contre ma vessie – aucune mention inutile à rayer – me laissent récupérer de mon insomnie gravidique) mais sur les phrases à la gomme qui m’horripilent depuis que j’ai retrouvé une simili vie sociale (attends, je suis allée chercher le Grognard quatre fois à la sortie de l’école ces deux dernières semaines !).

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A la recherche de la Nouvelle Recrue

Depuis la semaine dernière, je suis dans un état second (qui n’a A PEU PRES rien à voir avec le fait que TOUTES LES NUITS et TOUS LES PETITS MATINS, faut qu’y en ait qui viennent me faire chier soit en ronflant soit en dégueulant soit en me piétinant la vessie soit en voulant du bibi soit en me piquant une paire de chaussettes dans la commode qui grince etc.). Je sombre la journée dans des failles spatio-temporelles durant lesquelles j’ai été débordée sans rien foutre.

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Dernière échographie

Ca sentait le printemps en ce mercredi.

« Tu sais que je t’aime… J’ai aussi jeté mes chaussettes trouées. », me dit avant de quitter le Q.G. mon Légionnaire, moulé dans un pull en V bleu marine qui lui donnait l’allure d’un jeune premier attardé. J’étais déjà parvenue à lui faire bazarder ce gros pull immonde dans les rouges, rouilles, verts et noirs avec ses motifs aztèques comprenant des lamas stylisés, un truc qui lui valait certainement une nomination à l’élection du prof le plus has-been du collège. Moi aussi, je l’aimais. Je l’aimais plus que jamais. Je l’adorais. Même en pull-over péruvien made in China.

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Derniers préparatifs pour la naissance

Dans six semaines et un jour, j’entre à l’hosto. Après un largage des mioches chez les parents du fayot le soir, un dépôt de grosse au CHU,  mon Légionnaire ira se coucher tout seul quelque part pour la première fois depuis que je le connais et peut-être bien pour la première fois de sa vie. P’té, c’est un bleu…

Moi, j’aurai intérêt à tout avoir soigneusement préparé parce que je le connais, Légio…

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La césarienne est programmée !

 

Ce jour-là, Jamiroquai sera en concert à Bercy et Michel Sardou aux Arènes de Metz. Y aura aussi le spectacle de Dora l’exploratrice au Zénith de Nancy (je me demande si c’est un signe).
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Une oreille pour spéculum

P’tain ce rendez-vous… Nan, c’est pas le jour… C’est pas le jour du tout… Je vais me radiner et je vais lui répondre quoi à son « Alors, comment ça va ? » jovial ? « Comme une femme enceinte. », le ton digne avec un sourire de surface pour m’en tirer à bon compte, c’est ça ? Qu’est-ce que ça voudrait dire « aller comme une femme enceinte » ? Et puisque ça ne va pas, pourquoi vouloir le lui cacher alors que je sais pertinemment que je vais m’écrouler aussitôt son regard maternel posé sur moi, ma voix devenant chevrotante, mes yeux s’embuant.

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