La césarienne est programmée !

 

Ce jour-là, Jamiroquai sera en concert à Bercy et Michel Sardou aux Arènes de Metz. Y aura aussi le spectacle de Dora l’exploratrice au Zénith de Nancy (je me demande si c’est un signe).

On m’a bien prévenue : je pourrai tomber paralysée, faire une hémorragie etc. mais on sera A PEU PRES sûrs que l’anesthésie locale marchera. Tout dans le cynisme l’anesthésiste, une copie de Jean-François Balmer dans Boulevard du palais (un jour, j’ai eu moi aussi la télé).

Ah mais j’aurai pas de risques de maux de tête parce que l’aiguille qui va me faire la ponction lombaire est plus fine que celle de la péridurale ! Et ça, c’est important, je veux dire.

De toutes les façons, je ne sais pas si je saurais encore ressentir le mal de crâne avec ma zézette qui ferait diversion, écrabouillée depuis le 2 février par les doigts du chirurgien sur une table d’auscultation des plus sommaires et des plus rigides. J’avais jamais connu un toucher vaginal aussi douloureux. J’avais bien vu les phalanges plastifiées me pénétrer mais j’avais eu plutôt la sensation de subir l’assaut d’une massue cloutée et qui m’aurait embarqué en même temps une partie des lèvres, petites et grandes, à l’intérieur de mon orifice.

Heureusement, le chir avait un grand bureau cossu, bercé par de la musique jazzy et un pif de pochtron qui le rendait fort sympathique et du reste, il l’était. Et malgré sa bonhomie de boit-sans-soif, j’avais pleine confiance en lui pour réaliser une opération à mains nues (il pratique la césarienne depuis cinq ans sans instruments hormis le scalpel pour inciser le bas-ventre, les tissus reprenant plus facilement leur forme de cette façon) dans de bonnes conditions et me laisser une cicatrice respectable. Il avait fait un boulot formidable pour le Grognard.

Et pis il se montra très compréhensif, notant nos souhaits d’accoucher un mercredi, que mon Légionnaire assiste à la naissance (ce qui n’est toujours pas complètement gagné ; cela dépendant du bon vouloir de l’anesthésiste de garde à cette date mais le chirurgien, chef de service de la maternité, émit un avis favorable) et que je puisse sortir de l’hôpital précocement.

Je devrais donc, le mercredi vingt-trois mars prochain, mettre au monde mon enfant dans la matinée, accompagnée par mon époux.

Avant de finir mes jours dans une chaise roulante…