« Je vais chercher le pain. » et il s’en va.
10h17
Cette matinée de vendredi me semble longue ; j’ai très mal dormi cette nuit, mon Légionnaire et moi connaissons une période de fortes turbulences. Je me lève pour tendre un document à Huguette, la jeune décoratrice qui vient d’être embauchée. Nous sommes seules toutes les deux, les architectes étant en réunion chez Archibidule. Elle a pris exceptionnellement la place de Gontrand au lieu d’être à ma gauche, face à la fenêtre. je vis à Toulouse depuis un an et je travaille dans ce cabinet depuis six mois. Cela m’a réconciliée avec le monde du travail. Je me sens bien dans cette atmosphère à taille humaine où je suis reconnue. Mon patron Simon me taquine parce que je vais à la messe et moi je lui rétorque que s’il ne se tait pas je vais lui tirer les papillotes. J’aime beaucoup Simon.
Je me lève pour tendre ce papier et le sol bouge sous mes pieds. Je suis tellement vaseuse que je ne réagis pas à cette secousse anormale. L’immense baie vitrée à deux ou trois mètres de moi implose. Huguette et moi nous regardons interloquées.
« Que s’est-il passé ?
– Ca vient du dehors ! »