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Savourer…

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Profiter.
Est-ce que j’en profite ?
Je n’ai pas envie d’en profiter. D’être encore dans la rentabilité, la performance.

Je me suis déconnectée de mon cerveau ; je me suis reconnectée à mon corps, à mon instinct. Depuis mon accouchement, je pense avec mes tripes, mon coeur, mes muscles. Je suis son rythme à elle sans me soucier de ce que je dois faire ou pourrais faire.
Faire, faire ! Toujours être dans le faire, jamais se laisser vivre !

Je passe au laisser faire.
Rien ne dure alors je me laisse m’émerveiller. Je la laisse m’enchanter.

Je savoure cette bonne glace sucrée dégoulinante qui fond à vue d’oeil. Je savoure cet arc-en-ciel aux chaudes couleurs. Je savoure ce qui est bon, ce qui est beau, ce qui fait du bien.

On rigolera plus tard des choses énervantes qui nous arrivent (mais pourquoi sans cesse à nous ?!), ces choses qui permettent du partage dans des rires à gorges déployées, ces choses dont on se souvient avec amusement et qui ravissent nos amis. Ces choses dont j’ai choisi l’angle, celui de l’auto-dérision car il est bon pour l’esprit de se moquer de soi-même, de ne pas trop se prendre au sérieux.
La vie est un vaste terrain de jeux après tout…

Je ne lirai rien des bouquins qui m’attendent avec impatience, je ne peindrai pas comme prévu, je ne ferai rien de mes dix doigts si ce n’est lui caresser le visage, si ce n’est plier avec soin ses petits habits de poupée, si ce n’est lui choisir ses atours de princesse.

L’obscurité sera encore son royaume mais je ne m’en plaindrai pas. Je ne rêverai pas qu’elle grandisse pour dormir du sommeil du juste. J’accepte les réveils, qu’elle partage ma couche puisqu’elle en a besoin ; j’accepte pleinement cette petite chouette qui ne me donne même pas de cernes au lever.
Je savoure la chance d’être mère encore une fois, la fusion éphémère avec mon bébé d’homme qui grandira si vite. Oh comme ils poussent tels des haricots magiques ces enfants ! Parfois le jour venu ils sont déjà dans la prépuberté ou l’adolescence !
Méfiez-vous de la nuit…

Si ce château s’écroule, si c’est la dame qui pique qui s’immisce ensuite dans ma vie, j’aurais pris, sans arrière-pensée, ce qui s’offrait à moi : le temps, une bulle, une douce parenthèse. Ici et maintenant.